Mélodies de la Terre

Alexandros Markeas n’est pas exactement de ce monde – ce démonstratif campé sur les dogmes pour mieux en expulser l’autre et ses questions.

En négociateur subtil de la lutte des classes entre le savant et le populaire, l’improvisation et l’interprétation, l’amateur et le professionnel, il retrouve TM+, complice exigeant de son vagabondage musical, après Archipelago, Ypokosmos, Symphonie Ville et tant d’autres qui tous ont le goût du partage. Le projet ressemble au compositeur, il rassemble. Les voix apprenties de deux cents écoliers et collégiens et l’art des musiciens de TM+, sur un territoire multiculturel nourri de traditions méditerranéennes, autour de pièces composées d’échanges et de métamorphoses entre le répertoire des musiques traditionnelles et la création contemporaine. Dimotika – populaires, en grec – et Planète Terre – spécialement écrite pour le projet, dans le cadre du dispositif la Fabrique Musique Contemporaine de la Sacem – multiplient les sens du métissage : la tradition et l’invention, les formes ancestrales et la projection vers l’avenir, nous et les autres. Dans ce programme de semailles ocres et de fêtes partagées qui travaille la mémoire et notre Terre, aux jeunes chœurs de porter la fraîcheur de la pluie, aux musiciens de l’ensemble le soin de faire lever plus haut le soleil pour fertiliser la rencontre.

S’ouvre alors, au terme d’une saison entière d’écoute et de transmission, un espace bien plus vaste que celui de l’évocation folklorique : quelque part où il est nécessaire d’aller s’interroger, dès l’enfance, sur qui est l’autre, quel est son monde, et comment l’entendre.