Janequineries

Comme revenu cinq cents ans après de notre lointaine histoire de la musique, Clément Janequin s’invite chez les collégiens du XXIe siècle avec dans ses bagages, lui qui fut grand voyageur, sa fantaisie et son inventivité. Le compositeur Maël Bailly l’accueille. Ensemble, ils construisent un spectacle pour 200 voix d’enfants mêlées à 7 instruments qui traversent les sons du quotidien.

La première ossature du spectacle, ce sont les Cris de Paris, chanson composée par Janequin vers 1530 à l’imitation des éclats de voix des marchands et artisans qui battaient le pavé parisien. Ou plutôt leur démontage en règle, offert comme un jeu sonore au chant des enfants, de l’adresse initiale à l’auditeur « Voulez ouÿr les cris de Paris », à la profusion des exclamations du marché, découpées, désossées, passées à la moulinette volubile et aux balances variées de Maël Bailly. La deuxième ossature fonctionne en miroir des cris de la Renaissance en inventant des murmures du XXI^e siècle familiers aux élèves d’aujourd’hui. Une sorte d’inventaire vocal et sonore du contenu de leur trousse d’écolier, illustré par le clic d’un critérium, le clac d’un stylo quatre couleurs, le déchirement sonore d’un rouleau de scotch…

Cris de jadis, murmures du présent, malices, espiègleries, janequineries : « Si vous voulez plus ouÿr, allez les donc querre ! »