Citoyenne Insolente

Une génération sépare Georges Aperghis et Alexandros Markeas, tous deux Grecs arrivés à Paris à 20 ans et engagés dans le monde. Leur rencontre est un peu celle de celui qui croyait aux racines et celui qui n’y croyait pas…La Nuit en tête de Georges Aperghis, ce sont des morceaux de nocturnes obsédants, une voix entêtante dans une partition de nuit où les micro-intervalles fusent comme des lueurs à peine saisissables.

Une nuit d’un autre genre tombe sur notre siècle, qui n’a plus beaucoup de sens et se cherche une voix. La Citoyenne insolente d’Alexandros Markeas s’appuie sur d’anciens héritages pour affronter debout l’avenir qu’on lui refuse et les nuits sans fin qu’on lui promet. Dans une fête musicale « excessive, étrange et burlesque », les mots se bousculent, depuis Aristophane jusqu’aux slogans des indignés d’aujourd’hui.

La retenue n’est décidément pas au programme : virtuosité du violon et de son ombre portée dans le Prélude démesuré et frénésie d’une clarinette qui ne sait plus sur quel pied danser entre le solo des Trois clins d’oeil rythmés inspiré des danses populaires grecques et les apartés inattendus et théâtralisés de Catch de l’anglais Thomas Adès.