Projets

ZIMMERMANN, SZYMANOWSKI, VARESE, WEILL

Avant Mahagonny

Bernd Aloïs Zimmermann

Stille und Umkehr pour grand ensemble

Karol Szymanowski (transcription de Bernard Cavanna)

La fontaine d’Arethuse pour violon solo et ensemble

Edgard Varèse

Octandre pour vents et contrebasse

Kurt Weill

Concerto pour violon et vents, percussions et contrebasse

Noëmi Schindler Violon solo

 

Jean-Pierre Arnaud Hautbois

Yannick Mariller, Audrey-Anne Hetz Basson

André Feydy Trompette

Simon Philippeau Trombone

 

Et les étudiants du Conservatoire de Gennevilliers

 

Laurent Cuniot Direction

Durée 1h

 

Concert pédagogique

Singularités

Ce programme pour cordes sensibles et vents divers réunis dans des configurations atypiques invite à redécouvrir des pièces exceptionnelles du siècle dernier.

Ce concert pourrait servir d’emblème aux formules musicales de TM+ : la mixité entre étudiants et musiciens professionnels autour de Noëmi Schindler, violon de l’ensemble et professeur au conservatoire ; et la rareté d’un répertoire qu’on ne confierait pas d’emblée à des musiciens en devenir. Ajoutons à cela la jubilation de la découverte et nous voilà en présence d’un programme TM+ plus !

Le premier pas constitue un petit événement : Stille und Umkehr (1970), avant-dernière pièce de Bernd Alois Zimmermann, si rarement jouée et qu’il n’aura jamais entendue. L’effectif atypique – comprenant un accordéon et nombre de vents graves et de percussions – dispose les timbres autour d’une note perpétuelle tout en ménageant d’immenses espaces de « calme extrême » : Silence et Retour, dans un voyage suspendu à la lanterne voilée du lyrisme intérieur.

Lyrisme encore, lumière toujours, cascadant cette fois sur La Fontaine d’Aréthuse, l’un des Mythes (1915) pour violon et piano de Karol Szymanowski, ici transcrit pour petit orchestre scintillant par Bernard Cavanna.

On traverse ensuite, toujours en compagnie des étudiants du conservatoire, l’une des premières pièces d’Edgar Varèse : Octandre (1923). Une polyphonie de timbres, un chant de l’aigu qui annoncent la future radicalité du compositeur, allergique à la note, concentré sur le son et à ses explorations au-delà de « ce qui se fait ».

Enfin, l’œuvre vers quoi tout converge, qui sera pour beaucoup une découverte : le Concerto pour violon et orchestre à vent (1924) de Kurt Weill. Une œuvre repère dans l’entre-deux-guerres berlinois si stimulant d’invention : ce n’est pas encore le Kurt Weill du cabaret politique de Mahagonny ou de L’Opéra de Quat’sous, mais un compositeur traçant sa propre piste, pas très loin de Schoenberg, Berg et Eisler, pour sortir définitivement du post-romantisme et inventer l’avenir avant la catastrophe.

Avr. 2018
Ven 13 — 20h
Conservatoire Edgar-Varèse à Rayonnement Départemental de Gennevilliers, Auditorium

Coproduction TM+, Conservatoire à Rayonnement Departemental de Gennevilliers

Crédit photographique Jean de la Tour