Immobilités

Nicolas Tzortzis : « La pièce s’intitule Immobilités, cinq fois deux minutes sur cinq types d’immobilités souvent ressenties par les femmes aujourd’hui, autour de textes que j’ai commandés à Camille Bloomfield. Ce sont des immobilités physiques ou imaginaires, mentales ou sociales, imposées ou voulues. Je souhaitais quelque chose qui dénonce ces contraintes dues à l’éducation, au vocabulaire, à la société. Mais Camille est une personne très positive, alors cela parle aussi de l’immobilité après le plaisir, et d’appels à la mobilité.

Il y a une certaine distance dans ma musique, je ne cherche pas à séduire à la première écoute. Beaucoup de mon travail se joue dans la profondeur et les détails du son. Cette distance vient sans doute de mon intérêt pour le documentaire : j’aime montrer, et aussitôt me positionner comme spectateur, être dedans et dehors en même temps. Je donne de petits indices sur le pourquoi des pièces, l’intention dramaturgique de la musique, mais je ne veux pas faire entrer de force ma volonté dans la tête des auditeurs, et des auditrices : j’aurais sinon l’impression de les harceler. Mes notes de programme sont souvent laconiques : une simple référence accessible à beaucoup de monde. Ensuite, il faut écouter, s’investir, ce n’est probablement pas une musique à entendre en bruit de fond. Je fais le premier pas vers les auditeurs, à eux ensuite de faire leur part de travail, de venir vers moi. »